Il est 12h quand l'entrainement se termine. Sur l'aile gauche, un jeune joueur enchaine les courses, tape dans quelques ballons. Une ultime frappe sous la barre, et Boris Hocq range chasubles et piquets dans la remise du stade d'entrainement du Ligériens FC.
A bientôt 19 ans, le "petit blond", comme le surnomment ses coéquipiers, fait figure de révélation. Débarqué en avril dernier du club de Mauguio, près de Montpellier, il a su se tailler une place dans l'équipe depuis la division IX.
" Quand j'ai eu mon contrat professionnel à la sortie du centre de formation, je savais que je ne progresserai pas dans le club. J'ai donc recherché une structure qui pouvait m'accueillir et me faire progresser. Le challenge du Ligériens FC était ambitieux", raconte Boris avec son petit accent du Sud.
Le transfert est passé presque inaperçu : 1000 euros pour un petit ailier que personne ne voulait vraiment.
"On est arrivés à 4. Laurent Le Gall, Antoine Gilles et Olivier Meunier", se souvient-il. "Le club a été très clair d'entrée : il n'y aurait pas de place pour tout le monde, l'objectif était de nous faire progresser assez rapidement et de nous faire connaitre pour nous donner une bonne chance ailleurs."
Il est vrai qu'avec la présence à l'époque de David Duval, la star de l'équipe, et Patrice Lefebvre, les ailes étaient déjà bien occupées. En outre, Damien Hennart faisait aussi figure de surdoué.
"Les premiers matches, avec Olivier, on a un peu fait banquette, j'ai même joué latéral. Et puis, il y a eu un déclic."
A 17 ans à peine, Hocq a su profiter d'un entrainement pour franchir un palier et il n'a jamais regardé en arrière. Une progression rectiligne, un "métronome", dit de lui l'entraineur, Gabor Kerchy. Du coup, ce qui devait constituer une courte formation s'est transformé en bail longue durée.
"Laurent est parti le premier, puis Antoine. Finalement, le club a changé un peu sa stratégie, s'est séparé de Damien Hennart et Simon Benoiton et nous a lancé, avec Olivier, en titulaires à long terme avec William Didierlaurent."
Lorsque la DTN l'inscrit sur la liste des joueurs à suivre avec Olivier Meunier, Hocq est le premier surpris.
"Je n'avais fait que 2-3 matches, surtout en latéral et je ne pensais pas que j'avais le niveau pour éveiller leur intérêt", avoue-t-il.
Dès lors, la confiance de l'entraineur le place dans des conditions idéales. Hocq devient titulaire sur une aile, et petit à petit s'installe même en championnat.
"J'ai terminé la D.IX en ligue, puis j'ai été surpris de voir mon nom régulièrement appelé pour la D.VIII. Petit à petit, je me suis efforcé de justifier cette confiance".
Travailleur acharné à l'entrainement, Hocq est désormais bien installé sur les bords de Loire, collé à la ligne de touche. Il est devenu un des atouts majeurs de cette montée en D.VII.
"Le niveau est plus relevé, certains matches ne sont pas évidents. Mais l'équipe travaille fort et on a su réussir quelques jolies performances."
Le plus grand souvenir ?
"J'ai marqué un doublé en ligue, mais le meilleur souvenir c'est le premier match de Coupe de l'histoire du club. Une victoire 2-0, et j'ai marqué le 1er but", dit-il avec un grand sourire.
Le sympathique "petit blond" nous remercie timidement, puis s'éloigne sur la droite du parking. Décidemment, il ne peut que suivre les ailes... avant de s'envoler vers d'autres cieux, d'ici deux-trois saisons.